Hakuna Matata
Toutes ces années, depuis ma plus tendre enfance, j'ai entretenu un mensonge très grave. Je ne peux plus faire semblant, je dois libérer ce poids qui m'opresse : je n'ai JAMAIS pleuré devant le Roi Lion.
Alors que la scène de la mort de Mufasa a marqué tout le monde, j'y suis restée indifférente. Pire, j'étais ravie. Parce que moi mon kiff, c'était Scar. Il vivait dans une grotte immense avec des hyènes hilarantes, il était brun, une bâlafre soulignant de magnifiques yeux verts. Il était charismatique, déterminé, opportuniste, et chantait la chanson la plus démago du film.
Sans compter que je n'ai jamais supporté Simba. Son mollasson de père lui avait bien dit de ne jamais se rendre au-delà du cimetière des éléphants, et s'il avait été plus prudent, son père n'aurait jamais eu à devoir le sauver et à y laisser sa vie par la même occasion. Et puis Scar voulait vraiment être roi alors bon, il l'a jeté de la falaise mais c'est un détail. Sans compter que sa réplique "Longue vie au roi !" était juste super classe.
Ce n'est qu'à mesure que je grandissais que j'ai développé une sombre théorie sur la nature du règne de Mufasa. Car votre bien-aimé minou est un fasciste-nazi-méchant-pas beau.
Premièrement, il a formellement interdit aux hyènes de pénétrer dans le centre du royaume, les considèrant comme inférieures et dangereuses, en les parquant dans un véritable ghetto dans la banlieue de la savane, vivant alors sous le seuil de pauvreté et remplissant toujours plus les queues de la Caisse d'Allocations Familiales.
Fervent partisan de l'égalité des chances, Scar se fait pourfendeur des droits de l'Homme des hyènes et tente alors de renverser le pouvoir en organisant un putch contre l'aristocratie félino-nazie de Mufasa. Seulement il échoue et se fait buter salement par ces traîtresses de hyènes qui n'étaient sans doute que des taupes des RG de sa Majesté. Notez par la même occasion que le roi Simba autorise la peine de mort.
Pourtant, plus jeune, il ne semblait pas être destiné à suivre les traces obscures de son père. Il jouait les hippies avec Timon et Pumba, bouffant des insectes sur les conseils de ces derniers qui voulaient juste éviter de se faire mochement bouffer. Ce fut d'ailleurs la plus brillante de leurs idées. De quoi inspirer les moutons de l'Aïd à nous convaincre de faire des brochettes de libellules.
J'ai du gardé tout ça pour moi depuis si longtemps, surtout que ceci était valable pour presque tous les dessins animés Disney. J'ai toujours préféré les méchants, car ils étaient les personnages les plus travaillés, avec des émotions et des sentiments malheureusement bien plus proches de la nature humaine comme l'envie, la colère, le manque de scrupules, et l'ambition. Et ils étaient souvent hyper stylés, à l'instar d'Ursula de la Petite Sirène et de son doublage voix magnifique.
Je vous rassure, je ne suis pas une méchante en puissance, c'est juste que si je devais choisir entre ces dingues et les gentils super gnan-gnan et chiants au possible pour passer une soirée, mon choix serait vite fait !
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